L’église Saint Michel de Malaucène

22 novembre 2018

L’ÉGLISE PAROISSIALE SAINT MICHEL DE MALAUCÈNE

 

Classée monument historique en novembre 1982

Ce sanctuaire, dont la construction a été souvent, mais à tort, attribuée au Pape Clément V, souvent présent au Grozeau de 1309 à 1314, est resté inachevé pendant cinq siècles.

De la première moitié du XIVe siècle datent :

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Le clocher
La façade Ouest, avec son portail à arc brisé
Les quatre travées adjacentes (contreforts dégagés
Aux abords, beaucoup de rochers près de la porte Soubeyran  ; partout ailleurs, le sol est en forte pente.

Faisant partie de l’enceinte de la ville, l’église prend l’aspect d’une forteresse :

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Les mâchicoulis qui surplombent l’entrée et les feuilles de fer battu du portail sont des souvenirs du XVe siècle.
En 1579, contre la menace des Huguenots, le mur de la face sud est surélevé entre les contreforts pour supporter un chemin de ronde avec merlons et créneaux
A l’extérieur, depuis le XVe siècle, une sorte de petit rempart relie la porte de Roux à la porte Soubeyran.

Au XVIIIe siècle (1703-1714),

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achèvement de l’église par le Chevalier Mignard, fils du peintre Nicolas Mignard.
Création de la cinquième travée et du chevet, transformation des fenêtres.
Aménagement d’une porte au nord est.
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles embellissement de l’intérieur.
A l’extérieur, aménagement des esplanades et du perron (fin du XVIIIe siècle).

POUR VISITER L’ÉGLISE SAINT MICHEL

L’extérieur :

La façade Sud

est celle que l’on voit en venant de Carpentras. Six renforcements, que l’on pourrait prendre pour des fenêtres obturées, sont en réalité des contreforts enchâssés dans les murs depuis 1579.
En dessous des quatre fenêtres les plus anciennes, on voit les blocages réalisés au début du XVIIIe siècle, quand l’architecte les a harmonisées avec celles du chevet. Autrefois, ces ouvertures, à arc brisé, étaient longues et étroites.
À la base de la muraille, le long banc de pierre date de l’époque où l’esplanade a été aménagée (1783 -1785). Sur celle-ci, une croix monumentale a été érigée en 1819.


La façade ouest

rappelle celle de l’église de Monfavet, réalisée de 1343 à 1374 sous l’autorité du Cardinal de Monfavet, Prieur du Grozeau depuis 1318. Noter divers personnages fantastiques. Le linteau, mutilé au ciseau en 1792, représentait auparavant le Christ et ses Apôtres, dans des niches à colonnettes Le tympan est vide.


À la partie supérieure,

subsistent les amorces d’un porche couvert, qui ne fut probablement pas mis en place, vu la déclivité du terrain. Le perron actuel date de la fin du XVIIIe siècle, comme la belle rangée de platanes qui l’ombragent.
La façade Nord, visible de la rue percée en 1822 dans l’ancien cimetière, comporte une grande porte romane, ouverte en 1574 pour remplacer la grande porte murée dès 1560 par crainte des Huguenots. Le massif du clocher englobe l’escalier à vis qui le dessert.
Dans le clocher, trois cloches qui datent, la première de 1828, elle pèse 1085 Kg, la deuxième Ste Thérèse de 1836 pèse 800 Kg, (remplacée en 2000) , puis Ste Pascale de 2000, la plus petite, 200Kg.

L’intérieur :

Dans le Chœur,

notez les stalles et boiseries (1729) ainsi que sept grandes toiles dues au peintre local Joseph Marie Monier (1755), classées en 1908, de gauche à droite : St Roch, St Luc, St Matthieu, St Michel, St Marc, St Jean, St Sébastien. Le maître autel est de 1826 et les sept vitraux ont été réalisés en 1897 par le maître verrier Lucien Bégule de Lyon, toujours de gauche à droite : Ste Jeanne d’Arc, Le Baptême de Clovis, St Gens, St Michel, ND du Grozeau, Les Stes Marie arrivant aux Saintes, St Bernard .
Les tableaux sont à l’heuse actuelle en cours de restauration


Dans la Nef,

haute de 18m, notez les dalles ovales des 59 caveaux, entièrement refaits en 1714.

Les chapelles ont été dotées d’autels en marbre sous la Restauration  ; Les dallages et les peintures murales ont été réalisés entre 1830 et 1850


La partie supérieure de la chapelle

située à l’aplomb du clocher comportait autrefois une «  chambre du trésor  », qui a été supprimée au XVIIIe siècle et dont la porte, bardée de fer, est encore visible au dessus de la tribune jouxtant la chaire.


Les Chapelles sud,

moins profondes que celles du nord, sont à croisées d’ogive, et les clés des quatre plus anciennes sont ornées de figurines.


Dans la Chapelle Saint Michel

(première à droite près du chœur), notez un retable qui fut celui du maître-autel avant 1703.Le tableau a été livré en 1598 par le peintre avignonais Zacharie, représentant Saint Michel entre Saint André et Saint Jean Baptiste, il est surmonté d’un fronton où se voit Dieu le Père. Décroché fin 2010, il retrouve sa place en septembre 2012 après une longue et coûteuse restauration par les ateliers Foriel-Destezet à Avignon, financée par la municipalité de Malaucène et par des concours publics et privés en relation avec la Fondation du Patrimoine.


La Chaire

a été réalisé à la fin du XIXe siècle par les frères Charrol, artistes locaux, sur les plans de l’Abbé Pougnet, architecte à Marseille.


L’Orgue

a été classé en 1908, et, pour la partie instrumentale, en 1970. Œuvre de Charles Boisselin, il a été commandé en 1712, un premier instrument datant de 1637. Il n’a trouvé sa place actuelle qu’en 1753. La tribune est de Philippe Bernus, de Mazan, et le buffet a été doré en 1784 par un artisan de Carpentras, à l’époque d’une importante restauration par Joseph Isnard. Après des fortunes diverses, il a retrouvé, en 1965, ses caractéristiques du XVIIIe siècle grâce aux soins du facteur d’orgues Alain Sals.

(d’après «  Promenade dans le passé de Malaucène  » de Michel Brusset)